Faisons une pause …

Dans son livre « Aliénation et accélération, Artmut Rosa, un philosophe et sociologue allemand enseignant à l’université Friedrich-Schiller d’Iena réfléchit à l’accélération constante de la vie moderne.

Je le cite : « Grâce aux technologies de production et de communication, jamais auparavant les moyens permettant de gagner du temps n’avaient atteint pareil niveau de développement. Pourtant, jamais l’impression de manquer de temps n’a été si répandue. Dans toutes les sociétés occidentales, les individus souffrent toujours plus du manque de temps et ont le sentiment de devoir courir toujours plus vite, non pas pour atteindre un objectif mais simplement pour rester sur place. Sous la pression d’un rythme sans cesse accru, les individus font désormais face au monde sans pouvoir l’habiter et sans parvenir à se l’approprier. »

Pour faire face à cette accélération qui devient peu à peu inadaptée au fonctionnement humain (même si nous sommes dotés d’une faculté d’adaptation extraordinaire) deux stratégies sont compatibles :

– La première consiste à repenser le monde dans lequel nous vivons et travaillons en intégrant cette nécessité de retrouver un rythme équilibré. Les déménagements en province pour de nombreux parisiens, l’engouement pour le télétravail (quand il ne devient pas une nouvelle aliénation) et tous les efforts menés pour respecter davantage notre environnement (circuits courts, sobriété, émergence d’écosystèmes locaux, tempérance électronique) vont dans ce sens. Et l’on peut espérer que nous saurons, à terme, à l’instar des scandinaves, retrouver un rapport au temps plus équilibré.

– La deuxième stratégie est très pragmatique, très « court-termiste » mais très puissante. Elle consiste à faire des pauses. A s’arrêter. Consciemment. Plusieurs fois par jour. La neuro-imagerie nous montre désormais qu’une personne qui prend le temps de se reposer, ne serait-ce que quelques minutes, en méditant par exemple, voit son activité cérébrale s’apaiser. Son énergie se restaurer. Son mental se détendre. En s’appuyant sur des tests scientifiques, le Dr Christophe André, psychiatre a même convaincu l’université de médecine de Strasbourg de délivrer un diplôme universitaire « Médecine, Méditation et Neuroscience ».