« Tout l’art du comédien consiste à respirer » nous dit Louis Jouvet. Il en va de même pour l’orateur. Le silence te permet de reprendre ton souffle mais aussi de faire respirer le texte. De le ponctuer. C’est cela qui le rend vivant, intelligible, sensé.
Ensuite parce-que ton public a besoin de temps de silence pour digérer ce que tu lui transmets. Toi tu sais ce que tu dis, tu y as réfléchi, tu as préparé ton intervention, tu l’as peut-être répété. Lui, non. Épargne lui d’être submergé par trop d’informations. Ta langue de doit pas aller plus vite que ses oreilles. Le silence est pédagogique.
Mieux encore, le silence ouvre une espace intime à l’intérieur de chaque auditeur. C’est là que tes paroles, cet exemple particulier, cette histoire emblématique, vont soudain faire écho, retentir dans le secret de sa conscience. Donne-lui de temps d’être bouleversé, ému, surpris, rejoint, convaincu là où il se croyait indifférent ou inatteignable.
Faire silence, c’est aussi te donner la chance d’écouter et de voir ton public. Souvent tu parles trop et trop vite au point que tu ne voies plus et n’entends plus ceux qui sont en face de toi. Le simple fait de t’arrêter et de regarder à nouveau ceux pour lesquels tu es là suffit à te reconnecter à eux. Le silence rétablit la relation.
Non seulement il établit et rétablit la relation avec ton public mais aussi avec toi-même.
Et si tu t’arrêtais un instant pour écouter, là, maintenant dans le silence, s’il n’y a pas lieu de sortir de ton chemin tout tracé, de ta présentation en béton, pour accueillir un exemple imprévu, quelques paroles de circonstance, une idée nouvelle, une question ou une proposition du public?
Si tu parles tout le temps, tu seras incapable d’écouter ce cadeau du présent, encore moins de t’en servir. Faire silence régulièrement, c’est se donner les moyens d’être inspiré. Ultimement c’est croire que je le serai. D’ailleurs souvent, ce sera le public qui m’inspirera. Si je lui laisse une place.
Enfin, rien ne vaut, à des moments stratégiques de ton intervention un silence accompagné d’un regard. Tu as prononcé des paroles décisives, c’est bien. Laisse-les agir à présent dans le silence en te contentant juste de regarder celles et ceux auxquels tu t’adresses. Dans cet échange subtil entre un orateur et son public se joue désormais un contact, un vibrant échange, que toute parole affadirait.
Si tu veux expérimenter les bienfaits du silence, rejoins-nous les 16 et 17 octobre prochains sur la scène du théâtre de Naples à Paris dans le cadre de notre formation « Osez prendre la parole en public. »
👉 Informations et inscriptions à la formation en prise de parole en public : Osez prendre la parole en public !
Pour aller plus loin, tu peux lire notre livre paru en juin aux Éditions Eyrolles : Le guide pour convaincre.
Je me tais à présent.